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Jean Giono
Articles
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POUR UNE POLITIQUE DE L’ARBRE
9 octobre 2015, par images pensées
J’ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions... C’est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c’est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.
Jean Giono, à propos de L’homme qui plantait des arbres
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LES ÂMES LES PLUS SALES
7 octobre 2015, par images pensées
Les âmes les plus sales dégagent une odeur enivrante. La caractéristique des temps modernes est l’obligatoire puanteur du chef. Il n’a pas besoin de parler (j’entends pour dire quelque chose), il ne pourrait pas, d’ailleurs ; s’il essayait d’ouvrir la bouche, ses lèvres pourries se déchireraient en le déshabillant de chair jusqu’à ses pieds. On ne lui demande que de sentir mauvais, mais on le lui crie, on le lui hurle, mais on tend les mains vers lui pour le supplier de pourrir un peu plus, de bien faire fumer ses lèpres, de bien balancer ses goitres, de répandre le plus loin possible son choléra, de transmettre parfaitement son infection, que nous puissions enfin jouir d’une saleté nouvelle ! On n’a pas besoin de tant le prier d’ailleurs. Il est le chef moderne, soyez sans crainte, il connaît son métier, il y a été préparé par des siècles de crasse ; il a la connaissance physique, philosophique et industrielle de la pourriture.
Jean Giono
Le poids du ciel
1938
Editions Gallimard
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LE DÉSERTEUR
8 juillet 2015
Plus encore que de nos jours, 1850 est l’époque du « papier d’identité » ; qui veut voyager loin doit en être bardé.
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LE VENT
4 décembre 2015
Le ciel est transparent. L’air enivré. Le vent fait dans les sapins le bruit de la mer. L’herbe se couche, la lavande tremble. Des tuiles cliquettent comme si quelqu’un marchait sur le toit. Le vent fait sonner la profondeur des citernes. Les chemins fument, les hêtres s’agitent, les bouleaux se balancent, les peupliers scintillent, le vent court dans les herbes comme un renard. L’arche des murs sifflote. Les loquets dansent dans leurs gâches. Les volets arrêtés frappent sur leurs crochets (...)