Paix pour les crépuscules qui viennent,
paix pour le pain, paix pour le vin,
paix pour l’alphabet qui me travaille,
paix pour la cité dans le matin
quand le pain vous réveille, paix pour le fleuve
Mississipi, fleuve des racines,
paix pour la chemise de mon frère,
paix pour le livre comme un sceau de vent,
paix pour le grand kolkhoze de Kiev,
paix pour les cendres de ces morts
et de ces autres morts, paix pour le fer
noir de Brooklyn, paix pour le facteur
de maison en maison comme le jour.
Pablo Neruda, Le chant général