... Par la fenêtre j’aperçois
des enfants tués sur les plages
Et comme on brûle des villages
Les chacals patient s’assoient
Tandis qu’au café se conçoit
La priorité de l’en-soi.
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Exil
Articles
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PAR LA FENÊTRE
18 août 2016 -
L’EXIL
25 juin 2018Si on ne saisit pas ce que le foyer a signifié à l’origine, on ne comprendra jamais pleinement le sens de l’émigration. L’émigration n’est pas uniquement le fait de quitter un pays, de traverser l’eau, de vivre parmi des étrangers, c’est aussi défaire le sens du monde.
A l’origine, le foyer représente le centre du monde, au sens existentiel... Sans un foyer au centre du réel, on ne sait pas où se réfugier, on est perdu dans le non-être et dans l’irréalité. Le foyer, c’est là où la ligne verticale croise l’horizontale. La ligne verticale monte au ciel et descend au pays des morts, sous la terre. La ligne horizontale représente la circulation terrestre, toutes les routes qui mènent à travers la terre à d’autres lieux... Le croisement des deux lignes, le réconfort promis par leur intersection sont des idées qui existaient probablement à l’état embryonnaire dans la pensée et dans les croyances des peuples nomades, mais ils emportaient avec eux la ligne verticale, tout comme les montants de leurs tentes. (…)
Après avoir quitté son foyer, l’émigrant ne trouvera plus jamais de nouvel endroit où se croisent les deux lignes de vie. La ligne verticale n’existe plus. Il n’y a plus de continuité entre lui et les morts ; maintenant les morts disparaissent tout simplement. Les dieux sont devenus inaccessibles. La ligne verticale s’est confondue avec le cercle du vécu individuel qui ne mène nulle part ailleurs qu’en soi-même.
John Berger, L’exil, 1985
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VILLES EN BORD DE MER
4 septembre 2015Toute personne qui émigre a quelque chose en elle d’un naufragé
Jusqu’à maintenant, l’histoire du siècle a été celle de l’exil et des migrations et tout portait à croire que cette situation empirerait. De grands mouvements de groupes humains, et par conséquent d’individus, c’est le signe des temps. Pourquoi abandonne-t-on son pays natal ? Le monde n’est pas un lieu paisible, et les motivations de l’être humain sont toujours mystérieuses.
On abandonne son pays à la recherche de meilleures conditions de vie.
Les gens émigrent pour fuir l’oppression politique, ou pour vivre avec l’être aimé ou simplement pour sauver leur vie.
Moi je quittais mon pays comme un remède urgent à une situation personnelle insoutenable.
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LE MONDE D’HIER
24 juin 2018Autrefois, l’homme n’avait qu’un corps et une âme. Aujourd’hui, il lui faut en plus un passeport, sinon il n’est pas traité comme un homme.
Stefan Zweig, Le monde d’hier Lire la suite